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« Le diable d’Alep », nouveau fléau qui frappe la Syrie

La leishmaniose, une maladie de peau transmise par les phlébotomes (petits moustiques qui prospèrent en zone de guerre) se propage en Syrie, où les infrastructures sanitaires sont anéanties. Le nombre de personnes atteintes aurait augmenté de manière très inquiétante depuis le début du conflit en 2011.

Les habitants d’Alep, ville meurtrie par de longues années de guerre civile en Syrie, doivent faire face à un nouveau fléau : une maladie qui possède plusieurs surnoms, tous moins réjouissants les uns que les autres, « diable d’Alep », « furoncle d’Alep » ou encore « l’ulcère d’Alep ». C’est en fait la leishmaniose cutanée, une maladie parasitaire transmise par des insectes qui survivent facilement en zones de guerre. Elle provoque des saignements de nez, des lésions cutanées importantes, des problèmes respiratoires. Elle peut rapidement défigurer les patients de manière irrémédiable et sans traitement, elle peut provoquer la mort.

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CDC/ Frank Collins. Photo credit: James Gathany

Une maladie qui profite de l’effondrement du système sanitaire du pays. En effet, selon une étude menée par le média PLOS, qui s’intéresse aux maladies dites « négligées », 50% des hôpitaux du pays ont été détruits, les services médicaux sont devenus inexistants et 4.4 millions de Syriens ont quitté la Syrie. Un flux migratoire qui permet en plus à la maladie de se propager au Moyen-Orient, un danger potentiel pour l’Europe avec l’arrivée de réfugiés infectés.

« Avant la guerre, il y avait autour de 10 000 nouveaux cas par an en Syrie. En 2013, mes collègues avaient dénombré 23 000 nouvelles infections dans la seule ville d’Alep » rapportait Kinan Hayani, un docteur syrien qui travaillait dans cette ville jusqu’en 2011, au journal Qantara. Dans la même période, au Liban le nombre de cas est passé de 6 à 1033 en un an.

Néanmoins, bien que des personnes porteuses de parasites soient déjà arrivées en Europe, l’Organisation mondiale de la santé n’est pas en alerte face à la situation, car la maladie se transmettrait principalement via les phlébotomes ou dans des endroits à risques. l’OMS considère la maladie comme « négligeable », car elle peut être combattue facilement en améliorant les conditions dans les camps de réfugiés et un traitement précoce pourrait stopper sa propagation.

©sciencepost