Dans la plupart des cas, on séduit habillé et on fait l’amour nu. Et si la meilleure façon de passer d’une étape à l’autre était de traîner quelque part entre les deux ?
Savez-vous dégrafer les 45 différents types de soutien-gorge disponibles sur le marché ? Dans le noir ? D’une seule main ? Oui ? Désolée: si vous avez plus de 14 ans, cette compétence ne vous donne droit à aucun diplôme de déshabillage. Car la question de la mise à nu n’est pas que technique. Si vous avez déjà vécu avec une créature de sexe féminin, vous avez sans doute constaté que l’habillage, surtout en période de séduction, fait l’objet d’un soin tout particulier. Or en situation d’approche, les hommes ont la fâcheuse habitude de massacrer toute l’attention que leur conquête a portée à sa tenue au lieu de décomposer ce rituel codifié avec soin — ce qui fait de vous un rustre et donc un amant oubliable.
Prenons la base: déshabiller totalement, ou pas ? Pour un premier rendez-vous, il convient de garder le mystère et quelques couches protectrices. Tout d’abord parce qu’un paquet d’insécurités vient se mettre en travers de la nudité, et donc du plaisir: vous seriez bien inspiré de laisser l’orgasme gonfler sous cape. Si une femme veut se mettre nue, de toute façon, elle se « finira » toute seule (même expéditif, ce strip-tease en est un: installez-vous au spectacle, baissez les bras, appréciez la performance). Alors qu’enlever, que garder ? Débarrassez-vous du pantalon mais contentez-vous de soulever la jupe, ôtez les collants mais gardez les bas, supprimez le chemisier mais conservez le soutien-gorge (comme tous les amateurs de mythologie le savent, les seins sont le tonneau des Danaïdes des complexes). Au passage: décoiffez. On n’est plus à la messe et les épingles à cheveux se coincent toujours dans les oreillers.
Comme vous n’enlevez pas tous vos vêtements, mais que vous êtes un coquin quand même, jouez les perturbateurs de timing: les premiers boutons sautent dans le taxi, la robe tombe dans la cage d’escalier. Par ailleurs, n’oubliez pas qu’il suffit de baisser un chemisier sans désenfiler les manches pour qu’il se transforme en intéressant objet de bondage. Et puisqu’il convient d’être stylé jusqu’au bout: le déshabillage, sage ou sauvage ? Les deux, évidemment (face à l’alternative séduction ou sexualité, la réponse est toujours: les deux). Un œil averti saura reconnaître la lingerie hors de prix, et choisira de l’épargner (en cas de doute, jetez un œil à l’étiquette). Toute culotte cheap peut être déchirée avec les dents. Tout chemisier peut s’arracher, si les boutons peuvent être recousus. En revanche, essayez de ne pas filer les collants et les bas. Enfin, pas de répétition forcée: ces recommandations sont valables pour la première nuit et les occasions spéciales. Dès le deuxième rendez-vous, changez de stratégie et déballez votre œuf de Pâques — vous ne voulez pas passer pour un amant systématique et rigide. Bon, rigide peut-être.
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