Beaucoup de femmes ne supportent pas leur odeur intime et sont extrêmement gênées par leurs pertes. Pour elles, le vagin est un organe malpropre qu’il faut nettoyer à grands coups de gels et autres savons intimes. Mais dans le souci d’avoir une « bonne hygiène intime », certaines femmes mettent leur santé en danger et s’adonnent à des pratiques qui peuvent entraîner de sérieux problèmes. Les douches vaginales, notamment, ont été liées à un risque plus élevé de cancer des ovaires. Explications.
La douche vaginale consiste à injecter de l’eau et d’autres produits pour la toilette intime à l’intérieur du vagin, à l’aide d’une poire de lavement ou autres dispositifs. Cette pratique était très prisée dans l’Antiquité, car on lui conférait des vertus contraceptives, mais la science a prouvé le contraire. Aujourd’hui, elle est utilisée par certaines femmes pour nettoyer l’intérieur du vagin qu’elles trouvent généralement malpropre. Erreur !
Contrairement aux croyances populaires, le vagin est très propre. C’est un organe qui s’auto-nettoie et est capable de se protéger naturellement contre les bactéries et les infections. C’est la fonction principale de la flore vaginale, qui est constituée de nombreuses bactéries protectrices qui favorisent l’immunité locale. En outre, le vagin possède une acidité adéquate (entre 4 et 4,5), pour prévenir le développement des bactéries pouvant causer des mycoses.
Le vagin n’a donc pas besoin d’être nettoyé. Faire des douches vaginales régulières et utiliser des produits agressifs ne va pas aider à purifier cette zone intime, mais plutôt augmentent les risques d’infections. En effet, les douches vaginales perturbent l’équilibre de la flore vaginale et altèrent son écosystème en éliminant les bonnes bactéries, ce qui rend le vagin plus vulnérable aux irritations, infections et mycoses.
Il s’agit d’une pratique dangereuse, agressive et qui a même été associée à des risques plus élevés de cancer des ovaires !
Selon une étude menée par des chercheurs du National Institute of Environmental Health Science et publiée dans la revue Epidemiology, les douches vaginales multiplieraient les risques de cancer des ovaires. Les résultats de cette étude ont vu le jour après des années de recherches. Les chercheurs ont suivi plus de 41 654 femmes des États-Unis et du Puerto Rico entre 2003 et 2009, âgées de 35 à 74 ans, sans antécédents de cancer du sein, mais ayant des sœurs touchées par la maladie. Les participantes avaient rempli différents questionnaires, portant sur leur mode de vie, leur état de santé, leur fertilité, mais aussi sur leur type d’hygiène intime (fréquence de douche vaginale, utilisation de talc…).
En 2014, des chercheurs ont repris cette étude et analysé les données médicales pour évaluer leur incidence sur le cancer des ovaires. Résultat : sur les 41 654 femmes ayant participé à cette étude, 154 ont développé un cancer des ovaires, et les femmes qui faisaient des douches vaginales 12 mois avant le début de l’étude constituaient 20% des cas diagnostiqués. Cette pratique a donc été associée à un risque de cancer des ovaires plus élevé de 80%.
D’après Clarice Weinberg, du National Institute of Environmental Health Science, aucune étude réalisée auparavant n’avait découvert un lien entre le cancer des ovaires et les douches vaginales. Elle a aussi souligné que les douches vaginales sont inutiles puisque le vagin est capable de se nettoyer tout seul, et que cette pratique perturbe l’équilibre naturel de la flore vaginale, entraînant de sérieuses infections.
Les chercheurs ont également évalué le lien entre le cancer des ovaires et le talc. Ce produit était utilisé, un an avant l’étude, par 12% des femmes diagnostiquées avec un cancer des ovaires, et par 14% de celles qui n’avaient pas développé cette maladie. Les chercheurs ont donc conclu qu’il n’y avait pas de lien significatif entre le cancer des ovaires et l’utilisation du talc.
Compte tenu de ces données scientifiques, nous pouvons conclure que les douches vaginales sont à proscrire, pour éviter tous types d’infections, d’irritations, et prévenir le cancer des ovaires.
Conseils pour une bonne hygiène intime :
Il est conseillé de laver la partie externe de la vulve, en utilisant de l’eau pure. Évitez de vous aventurer un peu plus loin à l’intérieur de votre vagin et n’utilisez pas de produits dits « doux » et spécialement conçus pour nettoyer cette partie intime. Ils contiennent des produits chimiques qui perturbent l’écosystème du vagin et peuvent provoquer des irritations.
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