Ce n’est pas parce que « tout le monde » le dit que c’est juste pour autant. Certaines erreurs de la langue française sont de plus en plus acceptées, et c’est dommage ! Certaines sont vraiment simples à corriger…
– Je vais au coiffeur
On a déjà dû le répéter ou l’entendre cent fois : on va CHEZ le coiffeur. De même, si on est malade , on ne va pas au médecin mais chez le médecin, comme on va aussi chez le boulanger, chez le dentiste … La petite astuce simple pour s’en souvenir et pour éviter toute confusion est de remplacer dentiste/coiffeur/boulanger etc, par le nom d’une personne. Dirions-nous « je vais au Sophie ? » À part s’il s’agit du nom d’un restau non, on va « chez notre amie, chez Sophie ». Et on utilise « au » quand on désigne un lieu : « je vais au marché, au salon, au restaurant … ». Simple, non ?
– Je descends en bas / Je monte en haut
Oui, si on descend, c’est légèrement logique que ce soit en bas. Inversement, si on monte, on peut dire que oui, ce n’est pas étonnant que ce soit… en haut. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué n’est-ce pas ? Oui, mais en attendant, ce lapsus est certes courant mais pourrait être facilement supprimé de notre belle langue française. Si un jour on entend « je monte en bas » ou « je descends en haut »… Il est probable notre interlocuteur nous parle à quatre heures du matin, après avoir un peu (beaucoup) trop bu.
– Si j’aurais su / S’il l’aurait fait
Règle de base toute simple : « si » n’est jamais, jamais, suivi d’un conditionnel. Pourquoi ? « Si » démarre une « subordonnée conjonctive de condition », en d’autres termes, il implique déjà un conditionnel, il n’est donc pas correct d’utiliser le temps du conditionnel à la suite du mot « si ». On doit alors choisir le plus-que-parfait « si j’avais su », le présent « si je sais » ou encore l’imparfait « si je savais ». Technique : jamais de son « rrrrr» après un « si ». La seule fois où on l’accepte c’est si on doit citer La Guerre des Boutons…
– C’est la veste à Maxime
« Non non, ce n’est pas la veste à Maxime ».
« Ah, elle est à Guillaume ? »
« Non, c’est la veste de Maxime »
« … »
Corriger un ami, c’est souvent mal vu, mais bon, pourquoi parler mal quand on peut parler bien ? Ce n’est pas comme si c’était compliqué de remplacer « à » par « de ». L’utilisation de « à » pour signifier l’appartenance est très familière… et pas très classe. Si on entend fréquemment cette erreur, c’est surement par analogie avec la construction verbale « La veste est à Maxime », mais une chose est sûre : c’est faux et ce n’est pas beau.
– Bonne appétit / Bonne anniversaire
Cette erreur-là ne se voit qu’à l’écrit, mais reste une erreur quand même. Même si on prononce « bonne », appétit et anniversaire ne sont pas des noms féminins, c’est juste que l’on fait la liaison car les deux commencent par une voyelle. On a « UN appétit d’ogre » et on est invitées à « UN anniversaire ». Or, on le sait depuis notre enfance, l’adjectif s’accorde avec le nom. Alors bonne fête maman et bon anniversaire papa ! Fastoche.
– Ils croivent
Sauf preuve du contraire, le verbe « croiver » n’existe pas. D’ailleurs, on espère qu’il n’apparaitra jamais dans le dictionnaire… Ça fait carrément mal aux oreilles ! Alors pourquoi tant de gens disent « ils croivent » ? Il semblerait que cette faute montre que l’oral l’emporte sur l’écrit : cette faute survient par peur d’être incompris. En effet « il croit » et « ils croient » n’ont aucune différence à l’oral, impossible de savoir si on parle au singulier ou au pluriel lors ce qu’on dit « il croit que c’est une erreur / Ils croient que c’est une erreur ». Mais bon, ici, mieux vaut être incompris que faire saigner les oreilles de la personne en face de nous ! Non ?
Allez, un petit effort et vive la langue française, compliquée certes, mais magnifique !
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